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Livre d'or
Histoire (Forestier)

 

 

Histoire de Valleiry  -  De 1608 à 1801

 

Par L. Forestier . Directeur du cours complémentaire de Valleiry .

 

 

 

Ière Partie

 

 

  • De 1603 à 1754
  • Au commencement du XVIIé siècle, Valleiry ou Valeiry (orthographe qu’on trouve dans la chronique de Claude Paradin, 1552) faisait partie des terres du prieuré de Saint-Victor et du chapitre de Saint-Pierre de Genève.

    Le traité de Saint-Julien (21 Juillet 1603) amené par la médiation de la France entre la Savoie et Genève, stipula, entre autres, le maintien de ces terres aux Genevois et autorisa des relations entre Suisses et Savoyens.

    Les terres de Saint-Victor et Chapitre étaient trop rapprochées de la Savoie d’alors pour ne pas se ressentir de la situation dans laquelle elle se trouvait ; dans l’une et l’autre contrée, le paysan était le fermier de l’Eglise ou du prince ; il se sentait à peine chef de famille sur son propre domaine. De plus, il y avait à Valeiry un certain nombre de possesseurs du sol étrangers à la communauté et dont le luxe contrastait avec la misère de leurs voisins, et la commune, qui ne se composait que du chef-lieu (38 maisons), de Chez Berthet (5 maisons) et de La Joux (15 maisons), fournissait annuellement à ces MM de Genève 92 coupes de froment, la majeure partie de leurs céréales. Que de peines et de sueurs pour récolter 92 coupes de blé !! Les fonds rendaient peu, on s’épuisait sans cesse ; on donnait jusqu’à cinq labours pour n’avoir très souvent qu’une récolte médiocre. Cet état de misère était dù au manque de bonne culture ; il fut encore aggravé par les pluies torrentielles, le débordement des rivières et la disette des années 1749 et 1750 ; on fut alors obligé d’importer des blés du Piémont, et le vin fut hors de prix.

    Cette situation malheureuse dura jusqu’en 1754.

     

    • De 1754 à 1792    Valleiry au Roi de Sardaigne
  • Situation en 1754

     

    En 1754, un nouveau règlement de limites termina les difficultés que suscitaient les Genevois aux magistrats savoyens. Le roi de Sardaigne conclut avec la République de Genève le traité de Turin (3 Juin 1754) qui fit disparaître la juridiction particulière dite de Saint-Victor et Chapitre. Notre commune fut une de celles cédées au roi de Sardaigne Charles-Emmanuel III.

    Déjà bien avant le traité de Turin, en 1741, sur l’ordre du roi, le marquis d’Ormea, le Richelieu piémontais, premier ministre, chargea le juge-mage Pagel, ex-avocat fiscal à Saint-Julien, de lui fournir dans un mémoire les renseignements les plus détaillés sur la situation des terres de Saint-Victor et Chapitre vis à vis de Genève et sur les revenus que cette ville en retirait.

     

    Voici les renseignements donnés au marquis le 22 mai 1741 sur le chef-lieu de Valeiry, sur La Joux et Chez Berthet, hameaux de notre commune :

     

    Valleiry. – Village où il y a un temple appartenant à MM de Genève ;cet endroit dépend en partie de la juridiction du Chapitre ; il y a des maisons qui dépendent de la baronnie de La Perrière, appartenant au Comte de Viry.

    Il y a à Valeiry dix-neufs à vingt maisons de catholiques et semblable nombre de protestants ; Genève y perçoit 85 coupes de froment, année commune, y compris les dîmes de La Joux et de Chez Berthet acensés ensemble sans distinction. Il y a aussi sept coupes de froments de servis annuels. Le comte de Viry, à cause de La Perrière, a un pilori sur son fief de Valeiry, à côté du grand chemin. Le ministre de Chancy dessert le temple ; Genève y tient un maître d’école.

     

    La Joux : - Il y a deux maisons de catholiques et trois de protestants ; la dîme et les servis sont compris dans ceux de Valeiry.

     

    Chez Berthet :-Il y a quatre maisons de protestants et une d’un catholique nommé Maurice Rigot (dit Berthet) ; ; la dîme et les servis sont compris dans ceux de Valeiry.

     

    Après le traité de Turin, la situation agricole des habitants changea un peu, car ils n’eurent plus à satisfaire aux exigences de leurs anciens maîtres de Genève ; mais le mode de culture «était encore mauvais ; il n’y avait que des près naturels ; le sainfoin, le trèfle et la luzerne ne furent pas connus avant 1780.

     

    Relations entre Suisses et Savoyens de 1760 à 1792

     

    Le traité du 24 mars 1760, qui régla définitivement les limites de France et de Savoie, stipula que les deux gouvernements prendraient part à la répression de la contrebande sur le Rhône ; malgré ce progrès dans les relations internationales, le cabinet de Turin persista de maintenir entre la Savoie et Genève des barrières morales que désavoua l’opinion. Les habitants catholiques de Valeiry ne purent se rendre à Genève sans remplir des formalités gênantes : défense leur fut faite d’aller à Genève louer leurs journées, de s’y rendre les jours de fête avant midi sans un billet du curé, et d’habiter les villages protestants ; défense fut également faite aux protestants d’habiter en Savoie sans avoir prêté serment au roi très chrétien. Ainsi inquiétés, les protestants de Valeiry quittèrent la commune et se dirigèrent en Suisse où ils allèrent habiter à Chancy, à Avusy, à Sézegnin, etc. C’est ce qui explique pourquoi il y a encore aujourd’hui à Valeiry un grand nombre de propriétaires des communes suisses prénommées.

    D’un autre côté, l’œuvre de saint François de Sales fut continuée par l’évêque de Genève Biord et le cardinal Gerdil ; le nombre des catholiques grossit bien vite, et ces derniers qui allaient exercer leur culte à Chênex, virent le temple de Valeiry transformé en une église, que plus tard un évêque d’Annecy, venu pour la visiter, appela « un reste de l’hérésie de Calvin ».

     

    Etablissement du Cadastre

     

    En 1760, le roi de Sardaigne ordonna l’établissement à Valeiry, du cadastre déjà suivi depuis 1738 dans le reste des Etats de Savoie ; il chargea de ce travail, par lettre à cachet, l’avocat Cocelli, directeur du Bureau de la Péréquation de Savoie et des Baillages de Ternier et de Saint-Julien, qui en dépendaient depuis 1754. L’impôt fut depuis plus justement réparti ; ce fut un progrès communal.

    En examinant ce cadastre on remarque :

    • Que La Joux et Valeiry formaient comme deux communautés distinctes, ayant chacune leurs terrains communaux pâturés par le bétail existant, sous la surveillance de deux bergers publics ;
    • Que la propriété n’était pas bien définie, attendu que plusieurs propriétaires laissaient leur terre en indivision, système de possession très mauvais, empêchant toute amélioration culturale ;
    • Que les broussailles, les teppes, les pacages et pâturages occupaient à peu près les deux tiers de la superficie totale ;
    • Qu’il n’y avait que bien peu de vignes inscrites sous le nom de hutins (hautains) ; le cep et les sarments grimpaient le long des branches des châtaigniers écorcés et plantés en lignes, distantes de 5 à 10 mètres ;
    • Mais que la culture du chanvre était plus répandue en 1760 qu’aujourd’hui.
  • 1760 – 1792

     

    Cette période fut la plus mauvaise que nos paysans eussent passé.

    En 1771, l’hiver amena la disette ; des troupes de mendiants périrent de faim et de froid dans les bois. Depuis 1778, une série de mauvaises récoltes, des épizooties attristèrent les habitants, qui étaient encore tenus en haleine par la terreur du brigandage, les vols et les incendies dont se rendaient coupables les affamés et les vagabonds.

    Pour mettre fin à leurs agissements, le gouverneur de Savoie ordonna, le 12 janvier 1781, qu’une battue générale aurait lieu, comme pour les bêtes fauves, les 22, 23 et 24 du même mois, pour poursuivre et extirper les malfaiteurs qui infestaient le pays et troublaient l’ordre public.

    Le 22, à l’aube, le syndic de Valeiry réunit devant l’église les hommes valides, les arma, les divisa en détachements, sous l’ordre d’anciens soldats, pour aller fouiller les bois et saisir les vagabonds et mendiants et tout individu leur paraissant suspect. Ils purgèrent ainsi le pays de plusieurs contrebandiers ou maraudeurs.

    De 1789 à 1792, les évènements se précipitèrent à Paris ; ils émurent jusqu’aux petits villages et firent vibrer bien des cœurs en Savoie ; mais la situation politique et agricole ne changea guère à Valeiry.

     

     

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    IIème Partie

     

    La Période Révolutionnaire à Valeiry (1792-1799)

     

     

    1. Nomination de M Claude Chautemps comme député à l’Assemblée nationale des Allobroges.

     

    Après l’entrée de Dumouriez à Chambéry (21 septembre 1792), les commissaires de la Convention, envoyés dans cette ville, décidèrent que chaque commune de la Savoie élirait, le 14 octobre, un député muni de pleins pouvoirs et que tous les députés s’assembleraient et voteraient sur la destinée du pays.

    Les habitants de Valeiry élirent député M Claude Chautemps, grand-père de M le maire actuel ; et le 21 octobre an I de la République française « une et indivisible », l’Assemblée des députés de toutes les communes eut lieu dans l’église paroissiale de Chambéry et proclama le vœu des populations.

    A leur quatrième séance, ces députés se déclarèrent Assemblée nationale des Allobroges, pour traiter avec la nation française et proclamèrent la suppression des sept provinces et l’union de l’Allobrogie à la France ; le 25 octobre, l’Assemblée organisa ses comités de législation, de finances et de surveillance ; M. Claude Chautemps fut désigné par le bureau de l’ancienne province de Carouge pour faire partie du comité de surveillance. Puis elle décréta l’abolition des droits féodaux, la suppression de la gabelle du sel, du tabac, etc..

    Le 29 novembre, la Convention, connaissant le vœu d’annexion de la Savoie à la France, vota la création d’un 84ème département, sous le nom de département du Mont-Blanc, divisé en sept arrondissements ; celui de Carouge comprit huit cantons ; Valeiry appartînt au canton de Viry, composé de quatorze communes.

     

    • Arrêté de convocation des citoyens pour l’élection d’une première municipalité à Valeiry (6 Janvier 1793)
  • La Convention envoya ensuite dans le nouveau département des commissaires qui prirent, le 6 Janvier 1793, un arrêté de convocation des citoyens de chaque commune pour élire leurs administrations municipales dans les conditions indiquées par la constitution de la République.

     

    • Organisation de la première municipalité de Valeiry (28 janvier 1793)
  • En exécution de la proclamation de MM les commissaires de la Convention nationale en date du 6 janvier, les citoyens électeurs de Valeiry, au nombre de 41, se réunirent pour constituer une nouvelle municipalité.

    Le président de l’Assemblée fut M Claude Chautemps avec François Ribbaz pour secrétaire. Après la nomination de trois scrutateurs et le dépouillement des votes, furent proclamés :

    Maire : Claude Chautemps, ex-député à l’Assemblée nationale des Allobroges ;

    Procureur de la commune : Antoine Gallay ;

    Officiers municipaux : Jean Rousselet et Claude-Louis Sautier ;

    Notables : Marin Dunoyer, Claude Philippe, Marin Major, Pierre-Jean Favre et Jacques Jacquet.

    Secrétaire : François Ribbaz fils.

    A cette réunion, assista M. l’abbé Pierre Duvillard, curé de cette commune, qui prêta plus tard le serment d’être fidèle à la nation et à la loi et de maintenir la Constitution.

     

    • Application des décrets de la Convention et de l’Assemblée nationale des Allobroges.
  • Le commissaire Simon appliqua à la Savoie, coup sur coup, les décrets sur les émigrés, sur les titres féodaux, les biens nationaux, la surveillance des suspects, etc..

    Pendant les mois de juin et de juillet 1793 on entassa sur les places les titres et parchemins des archives publiques et privées, et on les brûla en présence de la foule. Il n’est resté aux archives communales de Valeiry que la mappe et le cadastre postérieurs à l’année 1793.

    Lorsque les nobles virent leurs titres brûlés et leurs droits supprimés, un bon nombre émigrèrent, et une loi confisqua leur biens au profit de la nation. Ceux qui virent leurs biens confisqués à Valeiry furent MM. De Blonay et d’Oncieu.

     M de Blonay ne possédait qu’un pré au lieu dit La Croix.

     Louis-Cither d’Oncieu, marquis de Chaffardon, comte d’Alary, capitaine au Régiment royal de Savoie-Cavalerie, écuyer de Son Altesse Royale la princesse de Piémont, était fils de Joseph-Louis d’Oncieu, premier gentilhomme de la Chambre de Sa Majesté sarde et de Madeleine-Sébastienne, fille de feu Joseph Milliet, ci-devant marquis d’Arvillard. L’une de ses trois sœurs épousa M. Octave Falletti de Barol, membre du Sénat Conservateur.

    Louis-Cither d’Oncieu demeurait à Turin, et sa mère, veuve depuis 1792, vivait à Chambéry avec l’usufruit des biens laissés par son mari.

    Les immeubles que possédait à Valleiry la famille noble d’Oncieu furent acensés en 1788 au nommé Antoine Veyrat et ils l’étaient encore quand, par application de la loi du 1er février 1793, le secrétaire de la mairie fut chargé d’en faire l’inventaire complet.

    Ces biens comprenaient :

     1 . A Valeiry, une maison, bâtiments et cour (ferme de Mme Buet) qui loin d’être un revenu, exigeaient encore cent livres par an pour leur manutention ;

     2. Au lieu dit Les Moulins, un moulin à blanc, un autre à gros, une cour, un four, un jardin, un étang, un battoir (propriété actuelle de M. Sautier) ;

     3. Plusieurs champs, prés, hutins, teppes et broussailles à Valleiry ;

     4. Une maison à La Joux et plusieurs prés en dépendant.

    Tous ces biens, d’une étendue totale de 295 journaux 276 toises furent évalués 31 470 fr et inscrits avec un revenu annuel de 1 630 fr 15.

    Le fermier national, Antoine Veyrat fut invité à présenter ses quittances de fermage des années précédentes et inhibé à ne point se déssaisir de cette ferme, ainsi que des mobiliers agricole et personnel qu’il possédait.

    Quelques mois après, il versa le montant de sa ferme en grains dans les magasins militaires du Crêt (Saint-Julien) et tous ses foins dans ceux de Frangy, pour le service de l’armée.

     

    • Les volontaires de Valeiry.
  •  

    Au printemps de 1793, la coalition formée contre la France donna aux ennemis de la République l’espoir d’un prompt succès. La Vendée se révolta, la Savoie fut envahie : la Convention décréta que « la patrie est en danger ». Partout l’officier municipal, au son du tambour, publia la loi de réquisition et invita les hommes en état de porter les armes à quitter leur pays pour marcher à la frontière. La Convention imposa aux Municipalités la charge d’improviser l’armée, de lui fournir hommes, vêtements, armes et chevaux. Chaque commune fut taxée à tant d’hommes, à à tant d’objets en nature.

    Valeiry fournit pour sa part les volontaires portés dans l’état ci-après.

     

    Etat des volontaires qui se sont enrôlés à Valeiry en 1793 pour voler à la défense de la Patrie (Archives Communales).

     

    • Veyrat François, fils de Maurice, âgé de 38 ans, né à Chaumont, taille 5 pieds 2 pouces, enrôlé le 16 mars 1793 ;
    • Gaimard Claude-Louis, fils d’Antoine, âgé de 17 ans, né à Valeiry, taille 4 pieds 10 pouces, enrôlé le 16 mars ;
    • Carrel Pierre, fils de François, âgé de 22 ans, né à Valeiry, taille 5 pieds 3 pouces, enrôlé le 17 mars ;
    • Reinod François, fils de Nicolas, âgé de 17 ans, né à Romond (Suisse), habitant à Moissey, taille 5 pieds 2 pouces, enrôlé le 22 mars ;
    • Delécraz Marin, fils de Jean-Marie, âgé de 14 ans, né à Bloux, taille 4 pieds 6 pouces, enrôlé le 22 mars ;
    • Delécraz Marin, fils de Jean, âgé de 18 ans, né à Bloux, taille 4 pieds 6 pouces, enrôlé le 22 mars ;
    • Furet Jean, âgé de 40 ans, né au Puy en Velay, taille 5 pieds 2 pouces, enrôlé le 25 mars ;
    • Dirondel Antoine, âgé de 50 ans, né à Buxy-en-Forey, enrôlé le 18 avril ;
    • Dubois, âgé de 52 ans, né à Reyvroz (Haute-Savoie), enrôlé le 17 avril.
      • Fait à Valeiry, le 17 avril 1793
      • Signé : C. Chautemps, maire
      • Vu par Nous, commissaires, pour le complément des volontaires du district de Carouge. Valeiry, le 18 mai 1793, an II de la République.
      • Signé : Brunier, Muffat.
  • En examinant cet état, on admire l’enfant et le vieillard poussés par un même sentiment de patriotisme, de vrai dévouement pour la France ; un véritable enthousiasme pour leur mère adoptive enflammait le cœur de ces braves qui :

    « …Pâlissaient de foi, de colère et d’amour,

    A la voix du clairon, aux accents du tambour. »

            • (Richard)
    • « Un sang généreux, un sang prompt à sortir et tout prêt à couler, circulait dans leurs veines ; ils ignoraient comment on fait pour reculer. »
                  • (Id)
  • Si leur exemple avait été suivi par les habitants des communes de la vallée de Thônes, ils auraient évité les combats du pont de Saint-Clair et de Marlens et n’auraient pas conduit à la mort le syndic de Thônes, Duroz, Marguerite Avet et Avrillon, le chef des royalistes du Grand-Bornand.

    Les volontaires de Valeiry firent partie du 2ème bataillon des volontaires du Mont-Blanc, formé à Carouge, et ils eurent pour premier lieutenant-colonel le jeune avocat Pacthod, ancien garde du corps du roi Victor. Chacun d’eux eut l’uniforme de la garde nationale : habit bleu à revers et parements rouges, gilet et culottes blanches, guêtres noires, petit casque à la française avec crête ornée d’une bande de peau d’ours.

    Sans savoir, faute de renseignements, si les volontaires de valeiry restèrent et combattirent longtemps dans le 2ème bataillon du Mont-Blanc, nous allons suivre ce dernier dans les campagnes qu’il a successivement faites ; nous accompagnerons ainsi nos compatriotes jusqu’à leur mort ou à leur retour.

    En 1793, le 2ème fut échelonné le long des Alpes ; le 14 juillet, il fut joint à la légion des Allobroges dirigée contre les fédéralistes marseillais. Il entra ensuite dans la 19ème demi brigade de bataille qui fit en 1795, la campagne d’Italie contre les Anglais. Le 2ème du Mont-Blanc fut très éprouvé dans les montagnes de l’Italie en novembre 1795 ; pendant l’hiver, nos volontaires restèrent sans paye, sans souliers, sans habits et souvent sans vivres.

    La 19ème demi-brigade, qui prit le n° 69 de la ligne au printemps de 1796, assista à Montenotte, à Millesimo, à Dego, à Arcole etc.. Cette campagne fit perdre beaucoup de Savoyards, mais plusieurs officiers et soldats furent cités dans les rapports pour leur belle conduite.

    En 1798, la 69ème fut embarquée pour l’Egypte. Après Aboukir, Bonaparte signala sa bravoure. Elle rentra en France, bien réduite en 1802.

    De 1803 à 1805, la 69ème servit en Allemagne ; c’est en sa présence que le maréchal Ney reçut le titre de duc d’Elckingen ; elle combattit encore à Friedland, et, en 1809, elle passa à l’armée d’Espagne jusqu’en 1814, époque à laquelle elle rentra en France. Mais alors il restait bien peu de volontaires de Valeiry.

     

    Et maintenant, où qu’ils soient dans la mort ou dans la vie, morts immortels, vieux et glorieux soldats, ils restent tous marqués d’un signe qui les met à part dans l’histoire.

     

     

     

      Par L. Forestier

      Directeur du Cours Complémentaire de Valleiry

      1895

     

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