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Edité par RingSurf
Livre d'or
Le Genevois

 

Le Genevois, un rendez-vous raté entre Géographie et Histoire dans lequel la Religion fournît , tardivement, un prétexte définitif.

Attention cette page est en construction et n’est donc pas achevée.

Le destin tourmenté de la Savoie était sans doute envisageable depuis ses origines de par sa situation de “portière des Alpes” et de par sa position centrale en Europe à proximité du Saint-Empire, des Pays-Bas, de la France et du Dauphiné, de l’Autriche et de la péninsule Italienne.

Il n’en va pas de même en revanche pour l’arrière-pays Genevois qui avait tout pour former avec sa capitale, Genève, une entité ethnique, culturelle, économique et politique cohérente. Les montagnes (Jura, Vuache, Mont Sion, Salève) avaient fourni des frontières aisément défendables, les glaciers en se retirant avaient laissé le Lac Léman et sa riche plaine qui dûrent abriter les premières populations dès le néolithique, et le rhône et l’Arve complétaient ces lignes de défense en mettant leur force motrice au service de ces premiers habitants.Quel que soit le destin de Genève, le Genevois devait logiquement le partager !

L’Histoire en décida autrement.

Le Rhône, dès l’origine sépara deux flux humains (un venu de Germanie et l’autre déjà Celte), deux peuples (les Helvètes et les Allobroges), deux mondes (le monde Barbare et le monde Romain). Comme nous le dit Jules César, Genève était alors dans l’empire romain dont le Rhône était la frontière. Cet état de fait perdura semble-t-il jusqu’en 436 date à laquelle les Romains aidés des Huns de Attila arrêtent la progression des Burgondes. Une partie des Burgondes rejoint Attila avec lequel ils seront définitivement battus en 451 (Champs Catalauniques), l’autre partie passe un traité (foedus) de défense de l’empire avec Rome qui les installe en tant que fédérés dans la Savoie où ils vivent semble-t-il en bonne intelligence avec les autochtones. Genève est d’abord capitale de ce royaume de Bourgogne avant que Lyon ne la supplante. Il semble que la période Burgonde s’acheva vers 534 date à laquelle on croit qu’elle devint ostrogothe avant de tomber dans l’héritage des fils de Clovis vers 536.

Genève était toujours la capitale régionale des terres qui l’entouraient et le resta au sein de l’empire de Charlemagne puis de la Lotharingie jusqu’en 887 date à laquelle la création de la Bourgogne Transjurane se traduisit par une tentative reconstitution de l’ancien Royaume de Bourgogne par les Bosonides. Pour ce qui nous concerne Genève et les terres avoisinantes faisaient toujours partie de la même entité “politique” et passèrent sous la domination des rois Rodolphiens qui s’étaient placés sous la protection de l’empereur germanique Otton pour échapper aux visées de Hugues d’Arles. Le dernier de ces Rois Rodolphe III n’ayant pas de descendance mâle transmis son Royaume à l’empereur Germanique Conrad II vers 1032.

Tous les éléments du décor étaient alors en place pour que Genève soit privé de son arrière pays naturel : le Genevois. En 2032 on pourra fêter le premier millénaire de ce rendez-vous manqué.

L’Histoire a retenu que la Royauté de Rodolphe III a été faible. Le pouvoir royal n’était que nominal sans puissance temporelle suffisante pour l’exercer. Le pouvoir de fait appartenait aux comtes (pouvoir temporel s’appuyant d’abord sur la légitimité d’une charge et sur la possession d’une force réelle) et aux Evêques (pouvoir temporel s’appuyant d’abord sur le pouvoir d’investiture des souverains, la possession d’un patrimoine important et la possibilité de frapper d’interdit ou d’excommunication les princes et les peuples). Il ne faut pas oublier l’élément principal que représentaient les citoyens et Bourgeois de Genève.. Comme le montra assez la suite de l’Histoire, leur glorieux entêtement à rester autonomes au sein de leur cité sans se doter des forces nécessaires à la défense de leurs campagnes empêcha toute fusion de Genève et du Genevois et obligea les citoyens de genève à chercher sans cesse des alliés (l’Evêque, le comte de Genevois, le comte de Savoie, Berne) qui immanquablement réclamèrent pour prix de leurs services la soumission de la fière cité, l’obligeant en permanence à réserver toute son énergie à la défense de son autonomie. Seuls la France et l’Empereur, parceque c’était leur intérêt stratégique, restèrent tout au long des siècles des protecteurs de l’indépendance Genevoise (même si pour la France, les guerres internes de religion ont été bien près de faire de Genève une cible).

Nota : Dès 930 la puissance des Genevois peut être évaluée lorsque le Pape Jean VIII, somme l’Archevêque de Vienne de révoquer son candidat à l’évêché de Genève et d’ordonner à sa place Optandus “que les Genevois avaient élu d’un consentement unanime et qu’il avait, lui, Pape, en considération de ce consentement et à la prière de l’Empereur confirmé cette élection”. Cette puissance des Genevois ne fit que monter et eut finalement raison de tous leurs adversaires, quelle que fût leur force.

XI et XII siècle : les tentatives des comtes de Genevois

Les Comtes étaient “fonctionnaires” du Roi et leur charge ne durait qu’un temps, les Evêques tenaient leur charge de l’Eglise et du Pape et leur charge était permanente. Il ne faut donc pas s’étonner que les premiers qui cherchèrent à profiter d’un souverain faible furent les comtes. Ces Officiers s’emparèrent des pays dont ils étaient gouverneurs, et le Roi et l’Empereur n’étant pas en état de les destituer furent contraints de leur laisser la propriété des provinces dans lesquelles ils commandaient. “Ces terres furent ainsi données sous diverses conditions, aux uns à vie seulement et aux autres dans leur famille à perpétuité, à la charge de défendre le pays, de le relever et de le tenir à la foi et hommage du souverain. Il est certain qu’il n’est fait mention nulle part avant le neuvième siècle d’aucun Comte de Genevois et que ceux qui ont les premiers porté ce titre n’étaient que des Officiers des Rois dont la dignité n’était peut-être pas seulement à vie, bien loin d’être héréditaire”  (Spon, histoire de Genève rectifiée,) En l’an 1020, Rodolphe III se vit obliger d’envoyer contre Guillaume, comte de Genevois, “allié à quelques autres rebelles”, une armée considérable commandée par Verner, Evêque de Strasbourg. La bataille eut lieu près de Genève, Guillaume fut défait, ce qui n’empêccha pas Gérold, successeur de Guillaume à la comté de Genevois de se joindre à Eudes de Champagne pour tenter de s’opposer à l’Empereur Conrad à la mort de Rodolphe. Cet empereur en se faisant courroner à Genève eût bientôt mis ce vassal à la raison.

En 1076 l’empereur Henri IV entra en conflit avec le Pape Grégoire VII au sujet de l’investiture des Evêques, chacun la revendiquant. Le pape fut déposé par l’empereur, qui fut excommunié par le pape. Les princes allemands menaçèrent de prononcer la déchéance de l’Empire si l’excommunication n’était pas levée avant un an ce qui obligea l’empereur à “aller à Canossa” demander son pardon au pape, non sans monnayer le passage des Alpes auprès du Comte de Maurienne. Le Comte de Maurienne prit fait et cause pour l’Empereur, le Comte de Genevois, moins avisé

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