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Livre d'or
Le Mur de César

 

Le Mur de César

 

En l’an 58 avant Jésus-Christ, en ouverture de la Guerre des Gaules, Jules César engagea une campagne contre les Helvètes, qui l’amena à ériger une ligne de défense (connue sous le nom de Mur de César) qui s’étira du Vuache jusqu’à Genève en passant par les bois de Mataillis.

Voyons ce qu’en dit César lui-même (extraits):

 

« L’ensemble de la Gaule est divisé en trois parties dont l’une est habitée par les Belges, une autre par les Aquitains, la troisième par ceux qui s’appellent eux-mêmes Celtes et que nous appelons Gaulois.(…) De tous ces peuples, les Belges sont les plus courageux parce qu’ils sont les plus éloignés de la civilisation raffinée de la Province (Provence), parce qu’il est tout à fait rare que les marchands se rendent chez eux et y apportent ce qui est propre à amollir les cœurs, et parce qu’ils sont les plus proches des Germains (…) avec qui ils sont continuellement en guerre. C’est pour la même raison que les Helvètes aussi surpassent les autres Gaulois par leur valeur militaire : en effet, ils affrontent les Germains en des combats presque quotidiens, soit qu’ils les écartent de leur propre territoire, soit qu’ils fassent eux-mêmes la guerre sur le territoire ennemi.

(…)

Chez les Helvètes, Orgétorix était de beaucoup le plus noble et le plus riche. Poussé par le désir du pouvoir, il suscita une conspiration de la noblesse et persuada ses concitoyens de sortir de leur territoire avec tout ce qu’ils possédaient. ‘Il leur serait très facile, puisqu’ils l’emportait sur tous par la valeur militaire, de devenir les maîtres de la Gaule tout entière !’ Ils les en convainquit d’autant plus facilement que les Helvètes, en raison de la configuration du pays, sont enfermés de toutes parts : d’un côté par le Rhin, très large et très profond, qui sépare le territoire helvète des Germains, d’un deuxième côté par la chaîne très escarpée du Jura qui s’élève entre les Helvètes et les Séquanes, d’un troisième par le lac Léman et par le Rhône qui sépare notre Province des Helvètes.

(…)

Poussés par ces raisons et entraînés par le prestige d’Orgétorix, ils décidèrent de préparer tout ce qui concernait leur départ, d’acheter le plus grand nombre possible de bêtes de somme et de chariots, de faire des ensemencements aussi importants qu’il se pouvai, afin d’avoir, en route, une abondance de blé à leur disposition et de consolider avec les Etats les plus proches la paix et l’amitié. Pour achever ces préparatifs ils décidèrent que deux années seraient suffisantes : par une loi ils fixent le départ à la troisième année.

(…)

Quand enfin ils s’estiment prêts pour cette entreprise, ils mettent le feu à toutes leurs villes –une douzaine-, à leurs villages –environ quatre cents- et aux maisons isolées qui restent. Ils brûlent tout le blé, à l’exception de celui qu’ils s’apprêtaient à emporter avec eux afin que, une fois supprimé l’espoir de retourner chez eux, ils soient plus aptes à affronter tous les dangers. Ils enjoignent à chacun d’emporter de la farine pour trois mois.

(…)

Ils disposaient en tout de deux routes pour sortir de leur pays : l’une, à travers le territoire des Séquanes, étroite et difficile entre le mont du Jura et le fleuve du Rhône (probablement le Pas de l’Ecluse) par où les chariots pouvaient à peine passer un à un. D’ailleurs une haute montagne la surplombait, en sorte qu’un tout petit nombre d’hommes pouvait facilement en interdire le passage. La seconde, par notre Province, beaucoup plus facile et plus dégagée, parce que le Rhône coule entre le territoire des Helvètes et celui des Allobroges récemment soumis, et qu’on peut le passer à gué en plusieurs points. Genève est la dernière ville des Allobroges et la plus proche de l’Helvétie. De cette ville un pont donne accès au pays des Helvètes. Ils pensaient qu’ils persuaderaient les Allobroges de les laisser passer par leur territoire, parce que ceux-ci ne paraissaient pas encore bien disposés à l’égard du peuple Romain ; sinon ils les y contraindraient par la force. Après avoir tout préparé pour le départ, ils fixent le jour où tous doivent se rassembler sur la rive du Rhône. Ce jour était le cinq des calendes d’avril, sous le consulat de Lucius Pison et de Aulus Gabinius.

César, à la nouvelle qu’ils entreprenaient de faire route à travers notre Province, se hâte de quitter Rome ; à marches forcées il gagne la Gaule ultérieure et arrive devant Genève. Il ordonne de lever dans toute la Province le plus grand nombre possible de soldats –il y avait en tout, dans la Gaule ultérieure une seule légion- et il fait couper le pont de Genève. Quand les Helvètes sont informés de son arrivée ils envoient auprès de lui, en ambassade, les plus illustres personnages de leur Etat(…) pour déclarer : ‘ qu’ils avaient l’intention de faire route, sans causer aucun dommage, par la Province, car ils n’avaient aucun autre chemin. Ils lui demandaient de consentir à leur en donner l’autorisation.’ (…) Afin de pouvoir se ménager un répit en attendant le rassemblement des troupes qu’il avait ordonné de lever, César répondit aux envoyés qu’il allait prendre quelque temps pour réfléchir ;’s’ils avaient quelque désir à formuler, qu’ils revinssent aux Ides d’Avril’.

Dans l’intervalle,(…)il élève depuis le lac Léman, qui se déverse dans le Rhône, jusqu’au mont du Jura qui sépare le territoire des Séquanes de celui des Helvètes, un mur long de dix neuf milles (1 mille romain = 1478 mètres) et haut de seize pieds, et il y adjoint un fossé. Cet ouvrage achevé, il dispose des postes, construit des redoutes afin de pouvoir plus aisément interdire le passage s’ils le tentaient contre son gré. Lorsque le jour qu’il avait fixé avec les envoyés arriva et que ceux-ci revinrent, il déclara qu’en vertu des traditions et de l’usage du peuple romain il lui était impossible de donner à quiconque le passage à travers la Province, et il leur fit comprendre que, s’ils tentaient d’employer la force, il s’y opposerait. Déçus dans leurs espérances, les Helvètes essayèrent de forcer le passage soit avec des bateaux liés ensemble, soit à gué par les endroits où le fleuve est le moins profond, parfois de jour, plu souvent de nuit. Mais ils se heurtèrent aux ouvrages de défense, à l’attaque et aux traits de nos soldats et ils renonçèrent à cette entreprise.

Il ne leur restait qu’une route, à travers le pays des Séquanes…………..

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