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Livre d'or
Généalogie Chautemps

 

Bien qu’un site Internet ne soit pas exactement un lieu privé, on ne peut éviter de situer sa propre position dans la famille qu’on évoque ne serait-ce que pour expliquer pourquoi on privilégie, en apparence, parmi toutes les lignées dont on est issu, une particulière, ni plus ni moins glorieuse que celles des autres cousins : les Bugnard, les Ballet, les Cudet, Gay, Fol, Boimond, Délécraz, Vuichard......(Sans parler des lignées qui ne sont “même” pas de la yaute!)

Ma Grand-mère maternelle, Françoise Marguerite Massot, était une fille Chautemps, née à Valleiry en 1895, Ses parents tenaient l’hôtel de la gare qui se faisait un honneur d’avoir hébergé “l’Ingénieur Carnot”, venu construire le pont qui porta son nom, avant qu’il ne soit Président de la République. Son père, “Le Luron”, étant mort assez jeune, elle fût élevée par des femmes et n’avait pas gardé de cette période de sa vie un souvenir exceptionnel. L’époque n’était paraît-il pas tendre pour les filles !

C’est par elle que je suis savoyard et que j’ai étudié “Les Chautemps”.

Mais c’est à mon père, Bernard Laurans, Chef de District SNCF à Annemasse que je dois d’avoir vécu à Valleiry, au n°2 de la route de chênex, au début des années 50. Je dédie ce site à sa mémoire, ainsi qu’à ma mère Andrée Massot à qui j’ai emprunté la représentation de la fruitière apparaissant sur chacune des pages de ce site.

Pour illustrer cette ascendance, une petite galerie de portraits :

Mon Arrière-arrière-grand-père Georges Louis Chautemps (-1898) et sa famille aux alentours de 1868.

Ma Grand-mère Marguerite Chautemps et son mari Albert Massot.

Mon Arrière-grand-père Marie Chautemps et sa femme Victorine Bugnard.

 

Hypothèses sur les Origines lointaines :

Il n’est pas impossible que le patronyme Chautemps provienne d’un sobriquet donné à un berger chargé de l’estivage pendant la transhumance. Comme dans les familles nobles en Provence, on peut penser que l’usage généralisé des patronymes pour distinguer les personnes d’une même famille est venu compléter l’usage du prénom transmis de père en fils vers le XI° siècle.

 

Les Chautemps de Genève :

J.A Galife, dans ses “Notices Généalogiques sue les familles Genevoises” distingue comme souche de cette famille François Chautemps, cordonnier, qui acheta une charge de Bourgeois de Genève en 1448 pour 7 florins et 1 seillot.. Suivent des Jacques, des Jean (et autres Otto ou Colin) jusque vers 1570.

Dans cet exercice de vanité qu’est traditionnellement devenu toute recherche de filiation, je ne manquerai pas au plaisir pervers de citer Galife dans la description qu’il fait des malheurs de Jean Chautemps (1489-1562) et de ses femmes !

                      “ Jean Chautemps l’aîné, dit Pittiod, marchand fustier, conseiller communal en 1541, Syndic en 1556, fut dès 1532 l’un des plus ardents religionnaires (ayant pris le fameux Olivétan comme précepteur de ses enfants, puis Calviniste. Il épousa 1. Georgia ... 2.Jeanne Levet (veuve de Jean Charvet) et 3. Jeanne Bellot (veuve de .. Racheys).

Il eût des premières : 1. Otto Chautemps décapité en 1559 sur les dénonciations de sa femme qui avait néanmoins été convaincue d’adultère. 2. Jean Chautemps condamné en 1562 pour vente de poudre à canon à Nantua. Ce dernier eût une fille Aymée qui épousa Pierre Taraval qui fut exécuté pour trahison ou conspiration en 1582.”

Voilà beaucoup de malheurs pour une seule lignée !

L’histoire de Genève a laissé quelques détails sur Jean Chautemps :

Jean Chautemps, dont la famille avait acquis la Bourgeoisie à Genève dès 1448, se révéla un des fervents supporters de Calvin. Elu au petit conseil (Conseil des 20) il fut le seul avec Ami Perrin à voter contre le départ de Genève de Calvin, Farel et Corault après que ceux-ci, sans formellement refuser les décisions du Synode de Lausanne, avaient exigé que l’excommunication soit confiée aux Pasteurs (joints à un certain nombre de conseillers), que les ministres aient la haute main dans la nomination des pasteurs et que la cêne soit distribuée plus souvent. Mis en minorité Calvin dut s’exiler de Genève “dans les trois jours”. Il aura sa revanche quelques années plus tard. On n’entend plus parler de Jean Chautemps avant le retour de Calvin. En 1544 la peste à Genève trouve Jean Chautemps comme préposer aux Hôpitaux ce qui demandait un certain courage que n’avaient apparemment pas les prédicants car le 2 Octobre 1544, il vient annoncer devant le conseil que les prédicants négligent le soin des malades. Le conseil décide de leur faire des remontrances.. C’est lui qui, le 22 janvier 1545 qui annonce la fin du fléau “Dieu merci, il ne demeure plus que deux malades à l’hôpital pestilentiel.” Dénoncé par un nommé Pierre Rouff dans le procès des “engraisseurs de peste” il fut innocenté et son accusateur “condamné à être fustigé publiquement et banni à perpétuité sous peine de la vie”. En 1546, un conseiller Pierre Ameaux fut cité par Calvin devant la justice du Conseil des 200 pour avoir tenu des propos de tables disant “que Calvin était plus qu’un évêque et que si l’on n’y prenait garde, les ministres français se rendraient maîtres de la ville”. Il fut condamné à “crier mercy à genoux à Dieu, à la justice et aussi à Monsieur Calvin”. La colère de Calvin devant un châtiment aussi léger conduisit le Conseil des 200 à agraver la sentence. Tous les conseillers ne siégèrent pas pour aggraver la séance (16 sur 21) mais J. Chautemps fut présent.

En 1546, le conseil, ayant accepté que soit joué à Genève “l’histoire des Actes des Apôtres” que Calvin avait décrétée “la vérité, bien sainte et selon Dieu” on voit apparaître un Richard Chautemps tentant de faire jouer une pièce profane. Voici ce qu’en dit le conseil : ‘Richard Chaultemps, sa femme et ses enfants ont prié leur permettre de jouer quelque jeu de passe-temps, sans sorcellerie quelconque ; pour ce que c’est contre la religion cristienne, ordonné que leur soit donné un testong et que tirent leur chemin”. Sommes nous les descendants de ces saltimbanques qui ont “tiré leur chemin” vers les possessions de Genève n’étant pas accepté dans la cité ? On ne comprendrait pas dans ce cas là pourquoi les chautemps seraient redevenus catholiques alors qu’ils s’exilaient dans des terres réformées !

La ferveur qu’apportait Jean chaultemps à soutenir Calvin n’était peut être pas payée d’estime en retour car dans une lettre à Viret le 27 mars 1547 (à propos de l’opposition qu’il rencontrait parfois en conseil) Calvin écrit :” Le sénat entier est en désarroi. Je ne vois personne à qui je puisse me fier complètement. Le courage fait défaut à nos conseillers(...) Jean Chautemps m’offre ses services, mais c’est une pauvre ressource.”

On revoit Jean Chautemps siéger en conseil en 1547 pour prononcer une sentence de mort contre Jacques Gruet pour blasphème et rébellion mais surtout pour s’être opposé à Calvin qui écrit à son sujet à M. de Falais : “ Vray est que Sathan a icy assez d’allumettes (...) La punition capitale qu’on afait d’ung de leurs compagnons leur a bien abattu les cornes.” Genève avait pris parti bien sûr pour l’électeur de Saxe dans sa guerre contre l’empereur et l’enthousiasme était tel que Jean Chautemps publia sans trop de vérification la nouvelle de la défaite de l’empereur à Muhlberg alors même que c’était le Duc de Saxe qui avait perdu la bataille et avait été fait prisonnier. Jean Chautemps, qui semble posséder à l’époque une “papetterie” (un journal ?) fut vertement semoncé par le Conseil pour avoir fait cette publication sans autorisation. Cela n’empêcha pas bien sûr Jean Chautemps de siéger et on le retrouve au sein du petit conseil pour prononcer une sentence capitale le 29 Novembre 1547 contre Ami Perrin.

Mais Calvin va avoir d’autres soucis avec les Chautemps. Un des fils du conseiller Chautemps (nommé lui aussi Jean Chautemps) est soupçonné d’adultère avec Anne Lefer, la femme du frère de Calvin. L’enquête, dilligentée à la demande de Calvin (celui-ci ayant néanmoins demandé de ne pas assister à la déposition des prévenus) constata que Jean Chautemps était bien entré de nuit dans la chambre d’Anne, mais qu’il n’était pas prouvé que celle-ci eût cédé à ses sollicitations. Aussi le conseil la libère en l’obligeant à demander pardon à son époux. Le tout se fit devant le Consistoire “Est comparu Antoine Calvin auquel Anne sa femme, se mettant en terre à deux genoux a demandé mercy et grâce et aussi à M Jean Calvin, frère de son mari, lesquels l’ont beénignement receue et pardonnée, pourquoy ont esté renvoyés en paix avecque admonition de vivre en bonne dilection l’un envers l’aultre.

Le 7 février 1552 les syndics sont élus. Jean Chautemps proposé par le conseil des 200 est évincé par le Conseil Général. Il reste néanmoins au petit conseil.Ce sont des adversaires de Calvin (les perrinistes) qui obtiennent la majorité.

Mais le vent va vite tourner et Jean Chautemps ne manque aucun des grands procès. Le 3 Juin 1555 il fait partie des 13 conseillers qui prononcent contrent les “conjurés du 16 mai” la sentence suivante : “Que le dit Perrin ayt le poing du bras droit (avec lequel il a attenté au bâton syndical, copé et tous, tant le dit Perrin que Balthazar Sept, Chabod, Verna et Lichallet la tête coppée, les têtes et le dit poing cloués au gibet et les corps mis en quatre quartiers sous la coutume et condamnés à tous dépens, damps et intérêts.” Le 16 Juillet la même sentence fut prononcée contre les frères Comparet. Le 6 Aout c’est le tour de Ph Berthelier, P. Vandel et J. Bapt d’être condamnés à la même peine pour crime de lèse majesté. Jean Chautemps est de tous ces conseils mais à la fin on ne compte que 12 conseillers présents sur les 21. Le 27 Août ce fut C. Genève qui fut condamné à “avoir la tête coupée en Champel et que la tête soit mise au Molard” et le 11 septembre ce fut l’autre frère Berthelier qui fut condamné “ à avoir la teste coupée en Champel, laquelle devra être figée au gibet et le corps en iceluy eslevé.”. L’autre frère Berthelier, lui aussi condamné à mort mais ayant fui “de l’autre côté du pont de l’arve” lorsqu’il crie aux passants les turpitudes supposées de l’équipe gouvernante de Genève traite “les enfants des Seigneurs Chautemps et d’Arlod de larrons”.

Toutes ces péripéties n’empêchèrent pas Jean Chautemps d’être élu syndic de Genève le 7 février 1556 au sein d’une équipe maintenant toute dévouée à Calvin.

Nous n’entendrons plus parler de lui jusqu’en 1562 date à laquelle il a été condamné à une amende de 25 florins parceque “contrevenant à la défense qui lui avait été intimée, il avait fait battre de nuit sa pattinerie (papetterie)”. L’affaire n’aurait pas été bien grave s’il n’avait dit lorsqu’on lui eût signifié cet arrêté :”Dieu veuille que votre sentence soit donnée en bonne conscience” Le Conseil, jugeant qu’en tenant un tel propos Chautemps avait manqué de respect à la Seigneurie, prononça qu’il demanderait pardon à genoux et cesserait de faire partie du conseil . (Il n’y avait ni sentence d’exil ni perte de Bourgeoisie). Mauvaise année pour la famille, Jean Chautemps le fils, qui avait approché d’un peu près la belle-soeur de Calvin eût la tête tranchée le 18 décembre pour avoir vendu de la poudre aux papistes, acte constituant le crime de lèse majesté

On entendra une dernière fois parler de l’ex-conseiller Chautemps lors de la peste de 1564 où il rédige l’édit suivant, approuvé par le conseil :

.” Que ceux qui sont infects de peste doivent vider la maison, la faire nettoyer et demeurer dehors l’espace de 40 Jours - item, que ceux qui n’auront fait qu’entrer et sortir tout incontinent en maison infecte, devront demeurer douze jours dehors la ville ou enfermés en une chambre, sans se mesler avec les gens, et ceux qui auront bu et mangé demeureront vingt jours hors la ville ou enfermés - item, les médecins qui sont entrés en maison infectes demeureront vingt jours hors la ville - item, que les barbiers qui auront saigné quelque infecté demeureront un mois dehors - item, celles qui auront allaité un enfant d’une femme malade demeureront douze jours dehors ou enfermées - item, s’il advenait que quelque enfant fust délaissé de sa mère et qu’elle fust morte de peste et remise à une nourrice, elle demeurera hors la ville vingt jours - item, que tous infectés doivent faire nettoyer et curer les maisons” .

On le voit l’époque était rude. Mais si les punitions étaient nombreuses et n’épargnaient personne seuls deux crimes étaient traités avec une sévérité barbare : militer pour une doctrine hérétique et surtout le crime de lèse majesté ou de conspiration.

Il n’est pas interdit de penser que les Chautemps ne souhaitant pas épouser la réforme émigrèrent vers 1532 soit vers la Franche-Comté soit vers le Royaume de Piémont Sardaigne. Ceci expliquerait pourquoi les branches savoyardes des Chautemps se retrouvent principalement dans les terres d’église (Valleiry, Neydens) de l’ancien Prince-Evêque de Genève. Quoiqu’il en soit les Bernois reconquirent ces terres en 1536, y installèrent pour 200 ans la religion réformée mais les Chautemps restèrent Catholiques (avant bien sûr d’être d’ardents Révolutionnaires !). On peut imaginer aussi qu’ils émigrèrent au XVII siècle à la suite d’un de ces bannissements dont les Genevois étaient prodigues; cela permettrait d’expliquer pourquoi on les retrouve sur les terres de Genève (le bannissement ne concernait que la cité elle-même) mais cela n’expliquerait pas leur religion car un revirement de la religion réformée vers la religion catholique ne pourrait se comprendre que par opportunismemême) mais cela n’expliquerait pas leur religion car un revirement de la religion réformée vers la religion catholique ne pourrait se comprendre que par opportunisme hors les terres d’église étaient sous contrôle des pasteurs Bernois ou Calvinistes.

Pour accéder à une étude généalogique de la “branche historique” on consultera avec profit la monographie Les Chautemps , étude faite à l’occasion du centenaire de leur tante Marguerite Pressard, née Chautemps. Cette étude réalisée en 1979 est le fruit de la collaboration de Bernard Chautemps pour les recherches généalogiques et Jacques Chautemps pour l’actualisation et les notes historiques.

Si l’on veut situer cette branche campagnarde par rapport à la branche historique qui est la seule ayant fait l’objet d’une étude généalogique publiée, les clefs du cousinage sont les suivantes :

Vers 1640 est né à Vulbens Pierre Chautemps. Cultivateur à Valleiry il était devenu le fermier du Président d’Alléry et de la Marquise de Challes. Marié à Claudine Gay il eut au moins deux enfants : Françoise Chautemps née vers 1687 et Marc Chautemps né en 1683.

Marc Chautemps est né le 21 Avril 1683. Marié à Josephte Mestral il eut au moins sept enfants (Joseph, Claude-Joseph, Jacqueline, François, Théodore, Marie-Claudine, Jean et peut-être Guillaume). L’un de ces fils, Claude-Joseph Chautemps est un ancêtre direct (commun avec Camille Chautemps).

Marié avec Françon Thorel (Veuve de Guillaume Chautemps), Claude Joseph Chautemps (1708-1757) eut au moin trois enfants (Marin, Claudine et Georgine). Marin Chautemps est un ancêtre direct (commun avec Camille chautemps).

Marin Chautemps (1735-1784) épousa Louise Dunand le 17 Janvier 1760. Ils eurent au moins 11 enfants (Françoise-Etiennaz,Sébastien-Etienne, Claude-Sébastien, Marie (F), Marc, Louise-Claudine, Jacqueline, Marie (H ou F?), Françoise, Claude-Louis, Claudine, Péronne). Marc Chautemps est un ancêtre direct, son frère Claude-Sébastien Chautemps est la tige de la branche historique (Emile, Camille,..).

A partir de là les deux branches se séparent:

1767-1841 Claude Sébastien Chautemps / Marie Cudet

1797-1836 François Marie Chautemps / Louise Mermier

1821-1910 Marie Claude François Chautemps / Rosalie Dusonchet

1850-1918 Emile Chautemps / Blanche Chevallier

1885-1963 Camille Chautemps / Renée Landais puis Juliette Durand-Teste

 

Dans l’autre branche (celle qui concerne plus directement ce site) :

1773-1850 Marc Chautemps / Louise Boimond

1796- ?   Jacques Chautemps / Louise Poncy (Voir Nota)

1823- ?   Georges Chautemps / Antoinette Ballet

1856-1911 Marie Joseph Chautemps / Marie Victorine Bugnard

1895-1986 Marguerite Françoise Chautemps / Albert Massot

et son frère

1891-1970 Marius Antoine Chautemps / Angèle Marguerite Guinot

Nota : Jacques Chautemps, veuf de Claudine Buloz épousa Louise Poncy en 1822. Compte tenu de l’opposition de Marie Chautemps il eut besoin d’une dispense pour consanguinité “du 3ème au 4ème degré”. Sa femme Louise Poncy était en effet la fille de Pierre Poncy et de Georgine (Antoinaz, Etiennaz) Chautemps, elle-même fille de Jean Chautemps et de Philiberthe Maurise, lequel Jean Chautemps étant probablement fils de Marc Chautemps et de Josette Mestral. Ouf !

Pour ce qui concerne la branche campagnarde je me suis contenté de dépouiller avec patience et obstination les actes d’Etat-Civil (et religieux) et de les regrouper dans la page Données Analytiques de cette famille.

 

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