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Cercle des Pays de Savoie
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Livre d'or
Résumé

 

Valleiry (Valeriacum ?) doit peut-être son nom à Caïus Valérius, vétéran de Jules César, Tribun de la deuxième légion, retiré sur les terres fertiles de La Joux (Terra Jovis). Valleiry doit plus certainement sa singularité à son statut de « Terre d’Eglise ». Le développement du christianisme permit au Concile de Laodicée (366) d’honorer Diogénès comme premier évêque de Genève et poussa, à la fin du Vème siècle, la princesse Burgonde Soedeleube (fille de Chilperic et belle-soeur de Clovis) à fonder une église (St victor) dans les faubourgs de Genève. Le patrimoine foncier de la Cathédrale (qui permettait de faire vivre les chanoines du Chapitre) et celui de St Victor se constituèrent sans doute progressivement à partir des donations pieuses des Comtes de Genève , des Comtes de Savoie et de leurs vassaux. Comme en Provence à la même époque le mouvement de la Paix de Dieu, l’émergence du phénomène monastique et les peurs de la fin du premier millénaire accélérèrent sans doute ces donations.

Valleiry, dont la première trace écrite date de 1099 (il est à noter que c’était à l’occasion d’un différend entre St Victor et le Chapitre St Pierre), ne fut longtemps qu’une paroisse (Saint-Etienne) regroupant les exploitants des « Terres d’Eglise » relevant du Prieuré de Saint-Victor et du Chapitre de la Cathédrale Saint-Pierre de Genève. De par cette longue servitude foncière (au moins 700 ans), l’histoire de Valleiry est plus liée à l’histoire politique et religieuse de Genève qu’à l’histoire de Suisse, de Savoie, de Sardaigne ou de France. Il est particulièrement difficile, dès lors qu’aucune commune n’était constituée, de séparer l’impact réel des changements de souveraineté à Valleiry de l’impact des servitudes foncières et ce, d’autant plus que l’église de Genève connût à cette période le passage de la religion Romaine à la religion Réformée. L’impact économique était lié à la servitude foncière et semble avoir réglé la vie quotidienne de manière permanente alors que l’impact politique qui lui était lié à la souveraineté (droit de glaive, levée des troupes...) était relativement restreint et souvent confus. Il est à noter que les terres de valleiry (contrairement à celles d’Essertet qui avaient pourtant le même statut ) n’ont jamais été données en fief à un seigneur local par l’Eglise. La religion aurait du être imposée au titre de la souveraineté mais l’histoire en décida autrement de 1536 à 1754 période pendant laquelle les traités imposèrent le statu quo en la demeure c’est à dire le maintien de la Religion Réformée. La religion fut en fait imposée par la servitude foncière.

Lorsque l’on étudie cette histoire locale, il n’est pas pertinent de considérer les habitants de Valleiry comme des Suisses, des Savoyards, des Sardes ou des Français, ils étaient simplement des paysans, liés à leur terre et à ses possédants, et eurent à subir, comme toute la région (toujours durement mais souvent sans passion) les conséquences économiques et politiques des ambitions de ces différents états (quand ce n’était pas les conséquences des affrontements religieux à l’intérieur de ces mêmes états).

Ligure à ses origines, Allobrogique (Germaine) jusque vers -1300, subissant l’influence Grecque jusqu’à la défaite de -122, Gallo-Romaine jusqu’en 422, Burgonde jusqu’en 534, Franque jusqu’en 887 puis à nouveau Burgonde jusqu’en 1033, la Savoie rejoint le St Empire Romain Germanique en confiant sa destinée aux Comtes de Genève et surtout aux Comtes de la famille Humbertienne (Comtes de Savoie). Cette dernière famille allait se maintenir jusqu’en 1536 alors qu’au nord, délaissant Genève pour Annecy avant de s’éteindre en 1401, les comtes de Genève furent remplacés à Genève par un évêque, Arducius de Faucigny, qui reçut à Vienne en 1135 de l’Empereur Frédéric Barberousse les droits régaliens et les titres de Prince de l’Empire qui furent conservés pendant plus de 400 ans. Les comtes de Savoie essayèrent alors sans relâche d’accéder au siège épiscopal de Genève. Ils y parvinrent presque sans interruption de 1444 à 1520. Les citoyens de Genève n’entendaient pas permettre une mainmise des comtes de Savoie sur leur ville franche et indépendante. Dès 1526 un traité de combourgeoisie fût signé entre Berne (Protestante), Fribourg et Genève (Catholiques). Les troubles s’installèrent. Le 14 Juillet 1534, Pierre de la Baume 92ème évêque de Genève était contraint de quitter Genève pour n’y plus revenir. Le parti des Huguenots prit alors le pouvoir . Le mouvement qui l’y avait porté apparaît plus politique que religieux à ses origines.

A la même époque, François Ier en campagne contre l’Italie s’allie aux Bernois et aux Valaisans pour démanteler l’état Savoyard de Charles III et garantir ainsi le passage par les Alpes de ses troupes.

En 1536 Valleiry passa logiquement sous domination des vainqueurs : Les Bernois. Malgé les réticences des Genevois qui prétendaient avoir conquis ces terres de bonne lutte, il semble qu’en 1536 tout le bailliage de Ternier soit passé sous souveraineté protestante des Bernois. Les Bernois s’étant de plus attribué en 1534 le Vidomnat de Genève possédaient déjà à ce titre la propriété foncière des terres d’église. Que ce soit à l’un ou à l’autre titre la religion réformée fût imposée dans le baillage, la paroisse catholique cessa d’exister dans les faits.

En 1543, Genève (protestante) récupère la nomination aux cures du Chapitre et donc la propriété foncière des terres de St Victor et Chapitre (Valleiry), mais Berne conserve la Souveraineté sur ces terres. La religion reste la religion réformée.

En 1564 (Traité de Lausanne), pour conserver le Pays de Vaud, les seigneurs de Berne rendent au Duc de Savoie Emmanuel-Philibert, les seigneuries de Gex, de Ternier, de Gaillard, de Thonon « et tout ce qu’ils ont conquis de là le lac et le Rhône à condition que par rapport à la religion qui y est actuellement établie on n’y introduise aucune nouveauté ». Valleiry retourne donc au Duc de Savoie, demeure terre d’église de Genève et reste protestante.

En 1580, à la mort d’Emmanuel-Philibert, qui avait à Lausanne renoncé à ses prétentions sur Genève et la baronnie de Vaud, son successeur Charles-Emmanuel dirigea tous ses efforts pour rentrer en possession de la Bresse, du Bugey, de Genève et du Pays de Vaud. Les Alliances de ce nouveau Duché avec l’Espagne voient la dramatique installation dans le Genevois de l’armée espagnole (1589-1598) suivie en 1601 de l’invasion des troupes françaises d’Henri IV.

Le traité de Lyon semble alors fixer le Rhône (moins les ports de la rive gauche) comme frontière entre Savoie et France mais le Duc de Savoie pour qui le Traité n’impliquait pas reconnaissance de l’indépendance de Genève l’attaque en 1602 se fait repousser (l’Escalade) et perd au traité de St Julien (1603) un certain nombre d’avantages fraîchement acquis.

En 1754 (Traité de Turin) Berne et Genève, en échange de l’indépendance de Genève abandonnent toute souveraineté et toute servitude foncière sur les terres du Chapitre (Valleiry, Neydens & Bossey) qui sont rétrocédées à l’Etat Sarde. La paroisse redeviendra alors catholique, les habitants protestants de Valleiry doivent abjurer leur religion ou s’exiler, tout en gardant leurs droits de propriétés. Beaucoup s’installent à Chancy pour ne pas s’éloigner de leurs champs.

Le Premier Curé de Valleiry institué le 5 Mars 1755 signe chacun des actes du Registre Paroissial de la mention:

 «  Révérend Blanc, premier Curé de Valleiry depuis l’hérésie de Calvin »

Ce long épisode Bernois puis Genevois pour la servitude foncière liée aux terres d’église correspondit pour le reste de la Savoie (et parfois pour Valleiry) à de multiples changements de souveraineté.

Une souveraineté française (suite logique à la victoire militaire) débuta en 1536 et s’acheva en 1559 par le Traité de Cateau-Cambrésis, où les alliés (Angleterre - Espagne) installèrent Emmanuel - Philibert à la tête d’un Duché de Piémont Savoie. En 1564 les Bernois pour conserver le Pays de Vaud restituent leurs autres conquêtes à la Savoie. Comme toutes les « terres d’église » de la rive gauche du rhône,Valleiry, toujours sous dépendance foncière de Genève passe donc sous souveraineté savoyarde

Après avoir recherché des alliances avec Berne et avec l’Espagne, après avoir tenté d’envahir le Duché de Montferrat et le Marquisat de Saluces le Duché est envahi par Louis XIII en 1630. L’alliance entre la Savoie et la France durera jusqu’en 1690 date à laquelle Victor Amédée II, imperméable à toute influence française, rejoint la ligue d’Augsbourg. Louis XIV envahit Savoie et Piémont. Victor Amédée II s’allie pourtant par la suite avec la France en 1693. Il récupère la Savoie et le Comté de Nice.

En 1703 il se joint nà nouveau à la coalition anti-française dans la guerre de succession d’Espagne. Les troupes françaises envahissent la Savoie mais subissent quelques revers (Turin). Aux traités d’Utrecht et de Rastatt (1713-1714) Victor-Amédée gagne des territoires sur le Milanais, sur une partie piémontaise du Dauphiné et gagne la Sicile. En 1719 les grandes puissances lui retirent la Sicile et lui octroient la Sardaigne et le titre de Roi du Royaume de Piémont - Sardaigne. Le Comte de Sales, frère du Roi, administre la Savoie.

En 1735 Charles-Emmanuel III est allié avec la France lors de la guerre de succession de la Pologne. Les gains obtenus au traité de Vienne (1738) ne le satisfont pas. Il s’allie donc avec l’Autriche lors de la guerre de succession d’Autriche. Les français laissent passer l’armée espagnole qui déboule par le Galibier et le col de la Madeleine. Charles Emmanuel se retire sans combattre et propose en secret à Versailles l’abandon de la Savoie à la France en échange d’avantages territoriaux en Italie. Le Traité d’Aix-la-Chapelle (Janvier 1743) rend ses états au Roi de Sardaigne qui rentre en négociation avec Genève.

L’Indépendance de Genève est reconnue à Turin en 1754 à l’occasion d’un Traité de limites entre le Royaume Sarde et Genève. Genève, en échange de son indépendance abandonne toute servitude foncière sur les terres du Chapitre (Valleiry, Neydens & Bossey) qui sont rétrocédées à l’Etat Sarde. Les dissidents religieux étaient invités à quitter le pays sans perdre leur bien. Beaucoup de protestants de Valleiry rejoignirent Chancy qui venait d’être attribué à Genève ce qui leur permettait de cultiver leur bien ou d’en toucher les redevances. La paroisse de Valleiry redevint alors catholique. Le départ du Pasteur seul représentant de l’administration amena le Roi de Sardaigne à constituer Valleiry en commune le 19 décembre 1771.

En 1792, sur sa demande, la Savoie est rattachée à la France. En 1798 Genève est annexée à la France.

En 1814 après les retraites de Russie et d’Allemagne des armées Napoléoniennes la Savoie est envahie par les troupes Autrichiennes aidées des Suisses. Le Premier Traité de Paris partage artificiellement la Savoie entre Royaume de Piémont et France (Valleiry est en France). Genève redevient indépendante.

En 1815 après la défaite de Napoléon de retour de l’Ile d’Elbe le second Traité de Paris rend toute la Savoie (y compris Valleiry) au Piémont. St Julien est donné à Genève avec une dizaine de communes (Carouge, Avusy,..). Création d’une zone franche autour de Genève qui entre dans la Confédération Helvétique en devenant un canton de religion mixte.

En 1848 la Révolution suscite des troubles et contraint Charles Albert à accorder à ses états une nouvelle constitution : le Statut Fondamental.

En 1859 à la Rencontre de Plombières Napoléon II promet à Cavour une aide militaire et un plan de fédération italienne en échange de la Savoie et Nice.

En 1860 Rattachement de Nice et la Savoie à la France.

 

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