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Livre d'or
Ecole de Filles

 

Appendice

MONOGRAPHIE DE L’ECOLE DE FILLES (Auteur inconnu)

Transcription intégrale

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DĂ©partement de la Haute-Savoie

  Arrondissement de Saint-Julien

   Canton de Saint Julien

 Commune de Valleiry

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 Population totale de la Commune : 857 habitants.

 Nombre et nature des Ă©coles ; population desservie par chacune d’elles.

Il y deux écoles : l’école communale de filles et l’école maternelle qui lui est annexée. La première est desservie par une maîtresse brevetée ; la seconde, par une maîtresse munie du certificat d’aptitude à la direction des écoles maternelles.

Historique de chaque Ă©cole :

L’école fut ouverte en 1852 dans la maison actuelle donnée à cet effet par Monsieur Jean-Marie Favre, en date du 2 février 1840.

Dans sa séance du 8 juin 1851, le Conseil municipal de Valeiry prit une délibération ayant pour but d’ouvrir une école de filles tenue par des Religieuses de la Croix. 10 jours après, cette même délibération fut approuvée par l’Intendant général et le 28 septembre 1852, le Conseil municipal prit une nouvelle délibération dont voici la copie :

“ Le Conseil municipal de Valeiry. – Présents : MM. Marie Chautemps, syndic, etc., etc...

Vu la délibération du Conseil de Fabrique du 27 juillet 1848 par laquelle il répartit les fonds provenant des fondations faites en faveur des écoles comme suit, savoir :

“ Pour le vicaire-régent, douze mille francs, formant un intérêt de six cents francs ;

“ Pour les filles, une somme de mille trente-huit francs, formant un revenu de cinquante-un francs 90 centimes, plus une maison et un jardin qui doivent servir de complément au quart donné pour l’école des filles.

“ Considérant que les Sœurs de la Croix qui enseignent déjà dans quelques communes à la satisfaction générale des habitants, offrent des garanties morales et n’occasionnent pas une aussi grande dépense qu’une institutrice séculière,

“ Est d’avis de faire la demande de deux Sœurs à leur Supérieure, d’offrir pour leur établissement et leur entretien :

“ 1º Une maison composée de six pièces dont trois au rez-de-chaussée et trois au premier, avec un galetas ;

“ 2º Un jardin attenant à la dite maison ;

“ 3º Une rente annuelle de 51 francs 90 centimes ;

“ 4Âş Cinquante autres francs donnĂ©s par le Gouvernement pour les Ă©coles ;

 â€ś 5Âş Un Ă©colage divisĂ© en trois catĂ©gories comme ci-après et dont le montant serait perçu au moyen d’un rĂ´le remis entre les mains du percepteur de la Commune :

“ 1° Catégorie : pour les filles qui écrivent : 1 franc.

“ 2 ° Catégorie : pour celles qui sont à la lecture, à la couture : 0 fr. 75.

“ 3 ° Catégorie : pour celles qui ne sont qu’à l’alphabet : 0 fr. 50.

“ Quant à celles qui sont entièrement pauvres, elles seront admises gratis.

“ Le Conseil se réserve de diminuer la taxe de l’écolage si le nombre des élèves étant très grand, il formait une somme trop forte, comme il pourvoirait à leur entretien par la voie du budget, s’il était reconnu qu’elles ne pussent pas vivre avec les ressources ci-dessus indiquées.

“ Ainsi délibéré en salle consulaire les jours et an que dessus. ”

Ont signé : CHAUTEMPS, Syndic, et PÉGOUD, Secrétaire.

Nous approuvons la délibération qui précède pour une année seulement à titre d’essai et à charge par les Sœurs de la Croix de se conformer aux lois d’instructions en vigueur , sur l’instruction publique.

Annecy, le 18 juin 1851.

L'Intendant Général.

 

Sœur Françoise Grandehamp, religieuse de la Croix, née à Vulbens (Haute-Savoie), pourvue d’une patente sarde obtenue à Annecy en 1851, ouvrit la dite école de filles, le 3 septembre 1852. 80 élèves dont un certain nombre avaient 17 à 18 ans se firent d’abord inscrire ; 24 seulement savaient quelque peu lire.

Cette première institutrice douée d’un tact rare, d’un dévouement admirable, obtint de rapides progrès dans son école, à tel point qu’en 1860, époque de l’annexion de la Savoie à la France, cinq de ses élèves subirent avec succès l’examen pour l’obtention du brevet de capacité et cela sans autres leçons que celles reçues à l’école communale de Valeiry.

Le Conseil reconnu (sic) bientôt le mérite de Sœur Françoise et tint à renouveler la convention passée en 1852.

Voici le texte de cette convention :

“ L’an mil huit cent cinquante-deux, et le vingt-six octobre, entre Mme Claudine Echarnier, demeurant à Chavanod, Supérieure de l’Ordre des Sœurs de la Croix, d’une part, et d’autre part le Conseil délégué de Valeiry, réuni aux personnes des sieurs Marie Chautemps, Syndic, Joseph Martin et Marin Ballet, conseillers.

“ Vu la délibération ci-jointe du Conseil communal du dit Valeiry en date du 8 juin 1851, approuvée dix jours après par Monsieur l’Intendant général, il a été convenu ce qui suit, savoir : Mme la Supérieure promet d’envoyer le cinq novembre prochain deux Sœurs de la Croix à Valeiry pour y faire l’école des filles, suivant le

vœu exprimé dans la délibération et de l’ordonnance de Monsieur l’Intendant général, mise à sa suite.

“ De son côté, le Conseil délégué s’engage à faire jouir les dites Sœurs :

“ 1º De la maison et du jardin désignés dans la délibération ;

“ 2º D’une somme de 51 livres 90 centimes, restant des revenus des fondations pour les écoles ;

“ 3º D’une somme de 100 livres donnée en deux fois par le Gouvernement pour l’école des filles ;

“  4Âş De celle de cent francs portĂ©e Ă  cet effet au budget de 1852 ;

“ 5º Il se charge de faire des instances auprès de la Commune de Dingy, dont les hameaux de Bloux et de Jurens sont réunis à Valeiry pour le spirituel, profiteront par conséquent de cette école, afin qu’ils contribuent à la dépense au moins pour la somme de quarante-huit francs dix centimes, ce qui complétera celle de trois cents francs, exigée annuellement par la Supérieure de l’ordre pour assurer l’existence des institutrices.

“ Il est en outre convenu qu’elles jouiront de l’écolage stipulé dans la dite délibération, sauf de la seconde catégorie pour les filles qui sont à la couture qui au lieu de payer 75 centimes n’en paieront que 50, comme celles qui ne sont qu’à la couture. Le dit écolage ne sera payé que par les familles aisées, tous les pauvres devant être instruits gratis.

“ Que la Commune restera comme par le passé, chargée de fournir le bois pour le chauffage de la salle de classe, ainsi que des réparations et de l’entretien de la maison occupée par les institutrices.

“ Que les Sœurs seront tenues de restituer, lors de leur sortie, tout le mobilier qui leur aura été livré par la Commune et dont inventaire sera dressé, sans cependant rendre compte de la détérioration du dit mobilier, occasionné (sic) par l’usage.

“ La présente convention est faite pour trois ans ; elle sera annuellement soumise aux observations du Conseil communal qui s’entendra avec les Supérieures de l’Ordre pour les modifications qu’il croirait devoir y apporter, ensuite envoyée à M. l’Intendant général pour son approbation.

“ Fait Ă  Valleiry les dits jour et an. ” 

                                   SignĂ© : Claudine Echarnier.

              Chautemps, Syndic.

              Ballet

             Martin.

                            Pour copie conforme :Le Secrétaire, signé : Pegoud.

Dix ans plus tard, Sœur Françoise Grandchamp fut appelée à diriger le noviciat de sa communauté dont elle devint bientôt Supérieure générale. Elle a été remplacée successivement jusqu’à ce jour par les Sœurs institutrices dont voici la date des nominations :

SĹ“ur Marie Vaillend                27 Octobre 1862

SĹ“ur CĂ©cile Laurent                    3 Octobre 1868

SĹ“ur Marie Fontaine                  6 Octobre 1878

SĹ“ur Julienne Lavorel                28 Octobre 1879

SĹ“ur Aline Philippe                15 Mai         1882

SĹ“ur Marie Gardier                   19 Avril      1883.

Le 4 juillet 1867, la Sœur Pierrette Durand ouvrait l’école d’asile moyennant la somme de 250 francs de traitement. 45 élèves la fréquentèrent dès les premiers jours ; en 1868 et 1869, 60 y furent inscrits chaque année. En novembre 1879, elle était remplacée par la Sœur Marie Périllat. 63 élèves sont inscrits sur son registre matricule de 1883. La Sœur Marie Fillon, en service depuis le 6 octobre 1884, en compte en moyenne de 55 à 60 chaque année.

Une petite chambre du logement de l’institutrice titulaire fut d’abord consacré (sic) à l’installation de cette école. Le Conseil municipal dans sa séance du 29 novembre 1873 demandant l’adjudication immédiate des travaux de construction d’une salle d’asile qui put être occupée dès l’année 1875.

Le 29 novembre, le Conseil demande que la directrice de l’école maternelle soit classée au nombre des institutrices publiques et que son traitement soit fixé à 700 francs. Elle ne jouit pas encore de cette augmentation.

Par la loi du 80 octobre 1886, elle devait être supprimée ; mais la Commune, considérant les avantages que cette école rend aux familles, demande son maintien et alloue 300 francs à la directrice.

 L’école des filles n’a pas subi de transformations importantes, quelques rĂ©parations très minimes ont suffi pour l’installer dans la salle donnĂ©e par M. Jean-Marie Favre, oĂą elle se continue actuellement.

Le logement de l’institutrice ainsi que le jardin ont Ă©tĂ© lĂ©guĂ©s par feu M. Dubouchet desservant de la paroisse Ă  SĹ“ur Claudine Echarnier,  SupĂ©rieure et fondatrice des Religieuses de la Croix, qui en laissa la jouissance Ă  l’institutrice communale ; aucun changement n’a Ă©tĂ© fait jusqu’à ce jour.

L’école est spacieuse, bien exposée, bien éclairée. Le mobilier, au contraire, laisse à désirer ; les tables, toutes du vieux système, sont mauvaises et peu commodes. Une pendule, une carte de France par cours d’eau et par réseaux seraient bien nécessaires. Il n’y a pas de mesures métriques. ”

Ici se termine brusquement ce rapport qui semblait viser à être complet. Peut-être s’en est-il égaré quelques pages. En tout cas, je l’ai reproduit en entier, tel quel, avec le respect même de la ponctuation et de l’orthographe parfois erronées. Si l’écriture est soignée, le style est un peu désuet. Mais un document ne doit pas être tronqué ni accommodé au temps où il se lit...

Du reste, en ce modeste travail, je ne crois pas avoir abusé de la patience du lecteur, par des renvois à droite, à gauche et au bas du texte principal.

Ce procédé peut-être exigé par les savants et la science. Le Savoyard “ moyen ” comme tout Français “moyen ” aime mieux donner sa confiance au chroniqueur que de se laisser arrêter, à chaque ligne, par des références qui retardent la marche de sa lecture, sans qu’il soit en mesure de les contrôler.

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J’ajouterai quelques mots d’actualité.

Les deux premières Religieuses envoyées à Valleiry, le 24 mai 1934, par la Révérende Mère générale de la Congrégation des Filles de la Croix, furent Sœur Victorine, comme directrice, et Sœur Elise. Celle-ci partit pour Vailly, en juin 1937. Elle fut remplacée par Sœur Jeanne qui fut envoyée à Bossey, en septembre 1938. Vint alors Sœur Alice.

Sa Directrice fut envoyée au Collège de Thônes, comme Supérieure d’un personnel de neuf Religieuses, en décembre 1938, et en janvier 1939, elle fut remplacée à Valleiry par Sœur Nathalie qui fut enlevée par la Mère générale, en mai de cette même année, pour cause de maladie. Sœur Yvonne arriva, comme Directrice.

Puis il y eut un temps d’arrĂŞt dans l’oeuvre, jusqu’au dĂ©but d’octobre 1939, date Ă  laquelle furent envoyĂ©es SĹ“ur Marthe et  SĹ“ur Suzanne, comme Directrice.

Celle-ci, frappée par la maladie, dut aller prendre du repos à la Maison-mère, dès le mois de juin 1940. Sa compagne la suivit, par ordre de la Mère générale.

Ces changements très fréquents et. ces interruptions successives n’ont pas été favorables au succès du travail spirituel des Révérendes Sœurs. Malgré la bonne volonté et les efforts de chacune d’entre elles, il fallait se remettre à pied-d’oeuvre trop souvent. Les enfants de Valleiry ont les défauts de leurs qualités, avec de la franchise et grande ouverture d’esprit, beaucoup d’espièglerie ! Ils s’échappent bien vite des mains de ceux qui sont obligés de les lâcher.

Souhaitons donc que le retour des Révérendes Sœurs, le 5 octobre 1940, après trois mois et demi d’absence, nous apporte un peu plus de stabilité et de continuité dans leur dévouement.

D’autre part, voyons la situation d’une façon objective. Sans doute, beaucoup a été fait déjà par la paroisse pour l’installation des Révérendes Sœurs. Des âmes généreuses contribuent à l’entretien nécessaire de ces bonnes Religieuses si dévouées aux malades et aux enfants. Que tous et toutes reçoivent ici les remerciements, une fois de plus, de la part de celui qui; eut la prétention d’inaugurer cette oeuvre et qui, pour le bien général, voudrait la maintenir !

Or, afin qu’elle soit établie aussi définitivement que possible – c’est, du reste, le désir sinon la demande formelle de la Supérieure générale – il faudra leur bâtir ou leur procurer une maison parfaitement salubre, où elles soient chez elles et ne plus les promener d’immeuble en immeuble, au gré des circonstances. Ce sera le travail d’après cette guerre désastreuse. Prière, pénitence et aumône feront que la France se relèvera.

Dieu, Jésus et la Sainte Vierge Marie daignent bénir ce nouvel effort en perspective et tous ceux qui voudront bien y collaborer !

Puisque nous en sommes à ce chapitre, mentionnons brièvement les noms – autant qu’ils sont parvenus à notre connaissance – des Religieuses natives de Valleiry ou rattachées à la paroisse par leur toute proche parenté.

Les premières en date seraient les Sceurs Veyrat, de Bloux. Elles étaient quatre appartenant à la Congrégation des Filles de la Croix, de Chavanod. Entre 1880 et 1890, trois d’entre elles se trouvaient au Collège d’Evian, comme concierge, lingère et cuisinière. Deux, me dit-on, sont décédées à la Maison-mère.

Une autre Religieuse de la même Congrégation, décédée également au Couvent de Chavanod, le 15 septembre 1915, appartenait à la famille Sautier, du moulin. Elle fut, quelques années, gouvernante chez une vieille demoiselle d’Annecy ; elle aimait sa paroisse natale et sut engager sa maîtresse à faire quelques dons à notre église.

Je ne vois pas d’autre Religieuse de La Croix, originaire de Valleiry. Maintenant qu’elles y sont établies – je l’espère d’une façon solide – peu à peu, quelques jeunes filles n’imiteront-elles pas ces aînées qui se sont sanctifiées dans une vie de dévouement et de prière ?...

Il y eut, ailleurs, deux autres Religieuses, de Valleiry. L’une s’appelait Adèle Chautemps – en religion, Cécile-Antoinette. Elle ocupa un certain rang dans la Congrégation des Sœurs de Saint-Joseph d’Annecy, du moins dans ses dernières années, par sa situation de Directrice ou sous-Directrice de l’Oeuvre des Tabernacles dont le but est de pourvoir aux besoins des églises pauvres du diocèse. Valleiry bénéficia un peu de ses bienveillantes attentions. Sœur Cécile-Antoinette rendit son âme à Dieu en 1934 ou 1935.

Une autre Sœur Chautemps, Marie-Louise, née à Valleiry, le 6 février 1856, avait prononcé ses vœux à la Présentation Sainte-Marie dont la Maison-mère se trouve à Bourg-Saint-Andéol, dans l’Ardèche et dont un pensionnat est encore florissant à Saint-Julien. C’est là que la jeune Marie-Louise Chautemps fit ses études. Devenue Sœur Marie-Saint-Philippe, ses supérieures l’affectèrent surtout à l’enseignement, à Lausanne, puis à Alais, dans le Gard, et à Moulins, où elle mourut en 1920. Une Révérende infirmière qui avait été son élève au Pensionnat d’Alais, me disait, un jour de la Grande-Guerre, que Sœur Marie-Saint-Philippe était une excellente maîtresse, sachant se faire comprendre et apprendre.

Il convient d’ajouter à ce palmarès de l’abnégation un autre nom : celui de Sœur Anna Curioz, Visitandine à Paray-le-Monial. Elle naquit probablement à Russin, de l’autre côté de la frontière. Mais ses collatéraux sont, depuis de nombreuses années, fixés à Valleiry. Ils avaient gardé des relations avec leur tante dont ils étaient fiers. Celle-ci était la Sœur du P. Curioz dont nous dirons un mot plus bas : elle retourna à Dieu, aux alentours de 1920.

Il ne nous reste plus présentement qu’une Religieuse native de la paroisse : Marcel1e Favre, en religion, Sœur Louise- Joseph. Après de bonnes études au Pensionnat de Crête et un séjour d’un an environ dans sa famille, elle se décida pour la Congrégation des Sœurs de la Charité, à La Roche. Ayant pris l’habit, le 25 mars 1938, elle fit ses vœux le 8 septembre 1940. Ses Supérieures utilisent, en ce moment, ses connaissances à l’école libre de La Roche où, dès la rentrée de 1940, elle peut, enfin, enseigner avec l’habit religieux, sans que les étoiles du ciel s’éteignent d’horreur, sans qu’une révolution se fasse..

Il convient aussi – cela se pratique dans toutes les monographies de paroisse – de citer les noms des prêtres originaires de Valleiry ou rattachés à la paroisse par quelque lien de parenté qui s’y maintient.

Le premier nom qui se présente sous la plume est celui de Révérend Pierre Gallay – on écrivait aussi autrefois Galey et Galley – né à Valleiry, le 28 juin 1790, de Jean-Antoine et de Claudine Dunand, dont les deux noms ont disparu de la paroisse. Pierre était le fils unique d’une famille nombreuse : il eut cinq Sœurs. Ordonné prêtre le 18 décembre 1819, il ne fit qu’un vicariat, celui de Saint-Jean-d’Aulph, dès le 20 décembre 1819 et n’occupa qu’une cure, celle d’Onnion, dès le 22 octobre 1825 jusqu’à sa mort (9 juillet 1878). C’est peut-être la plus sûre garantie de son mérite. Tout entier à cette paroisse de foi, mais assez pénible à desservir, il y fit une fondation de Messes et trouva également le moyen d’envoyer au Grand-Séminaire un don de 2.000 francs. Enfin, par son testament, il désigna le Maire d’Onnion comme son héritier universel, avec charge d’exécuter ses pieuses intentions. Du reste, sous le rapport de la générosité, il avait de qui tenir. Son père, quoique chargé de l’entretien de six enfants s’intéressa largement aux bonnes œuvres : nous l’avons dit plus haut. L’une de ses filles, Jeannette, de son côté, par testament du 16 février 1855 – Victor Gay, notaire – avait légué au bénéfice-cure de sa paroisse natale, pour Messes, 500 francs qui ont subi, en 1907, le même sort que les fondations laissées par son père...

Une autre famille de Valleiry a fourni trois prêtres, dont deux à notre diocèse.

L’aîné fut un personnage ecclésiastique d’une certaine importance. Né à Chênex, vers la fin du XVIIIe siècle, il exerça le saint ministère dans le diocèse de Belley, à Oyonnax, et, ensuite, à Lyon, au quartier de La Guillotière, comme curé de La Madeleine, où il mourut en 1863.

Entre temps, son frère, Claude Favre, descendant comme lui, sans doute, d’honorable Claude-François, natif du bourg de Samoëns, dont nous avons signalé le mariage, en 1727, avec honorable Jeanne Christin, de Chênex, Claude Favre, dis-je, se fixa à Valleiry vers 1820. Il y eut deux fils, dont l’un, du nom de Jean, né à Valleiry, le 8 septembre 1826, fut ordonné prêtre le 10 juin 1854. Nommé vicaire à Fillinges, puis à Thorens, le 26 janvier 1859, il en partit pour la cure de La Frasse, le 12 avril 1878 ; de là, il alla à Lullin, le 11 février 1879 et il y mourut peu après.

Il s’était beaucoup occupé de la vocation ecclésiastique de son neveu, Jean-Marie-Joseph, né à Valleiry, le 23 août 1860. Celui-ci fut ordonné prêtre en 1884, et envoyé comme vicaire à Sevrier, puis à Douvaine. De là, il passa, comme curé, quelques années, à Gaillard qu’il quitta pour la paroisse de Publier, où il demeura plus de trente ans. Reçu, en 1935, comme Aumônier dans une demi-retraite, chez les Sœurs de la Charité, à Concise-Thonon, il y rendit son âme à Dieu dans la nuit de Pâques, 23 mars 1940. Dans les dernières années de sa vie, Révérend Joseph Favre, Chanoine de la Guadeloupe, prit un vif intérêt à sa paroisse natale. Il lui fit le don d’une cloche et fut très généreux pour l’Œuvre des Sœurs. Que Dieu le récompense ! C’était un prêtre qui, sous les apparences d’une jovialité parfois exubérante, cachait un grand sérieux et un profond esprit de foi.

L’un de ses cousins-germains, issu, par sa mère, de la même famille Favre, est actuellement (1940) Curé de Notre-Dame de Bellecombe,depuis une trentaine d’années. Révérend Joseph Ballet, né à Valleiry en 1867, prêtre de 1894, dont le nom patronymique revient souvent dans les Registres de Catholicité, aussitôt après le rétablissement du culte, est un modeste qui s’est dévoué à sa paroisse de haute montagne, d’un climat pourtant tout autre que celui de son pays d’origine. Il fut précédemment vicaire à Saint-Nicolas-la-Chapelle, puis professeur au Collège de Thônes.

Deux autres prêtres, très zélés missionnaires, sans être nés à Valleiry, y possèdent, par leurs frères respectifs, des neveux et des nièces qui sont très estimés dans la paroisse.

Nous les mentionnerons rapidement. Révérend Marc Replumaz, né à Marlioz, aux alentours de 1840, devenu Père du Saint-Esprit, fut envoyé au Portugal. De là, il s’embarqua pour le Brésil, où il mourut, avant la 50 année, à Para, ville située sur l’Amazone. Sa famille conserve de lui quelques lettres d’une grande édification.

Révérend Louis Curioz naquit probablenient aussi à Russin (Genève), comme sa Sœur la Visitandine dont nous avons parlé. Il entra dans la Compagnie de Jésus et s’embarqua en 1851 pour la Nouvelle-Orléans, ville de plus de 300.000 habitants, sur le Mississipi, dans la Louisiane. Il y dirigea avec succès un grand collège et, après une vie bien remplie, il s’éteignit dans une humble retraite de sa famille religieuse, au Grand-Côteau, le 17 décembre 1903. Dans une de ses lettres à sa parenté de Valleiry, sans se plaindre, il soulignait l’importance et les difficultés de sa charge de Supérieur.

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Ce nombre de Prêtres séculiers, Religieux et Religieuses de Valleiry, depuis 150 ans, est plutôt restreint. Du reste, je n’en ai pas trouvé avant ceux-là et celles-ci. Toutes les terres ne sont donc pas également fertiles...

Le chroniqueur s’avoue humilié de ses échecs successifs au sujet de la continuation de la lignée sacerdotale dans sa paroisse.

Parfois, l’élève ecclésiastique qui était lancé, alla jusqu’à la classe qu’on appelait jadis : les humanités, puis il rentrait dans la voie commune de l’humanité tout court. D’autres, après deux ans d’études, prirent la clef des champs.

La bénédiction de Dieu et la vocation sont des mystères de la grâce d’une part, et d’autre part, de la conscience d’un chacun. Il ne faut pas scruter et surtout ne pas obliger : c’est entendu !

Mais l’appel divin est-il toujours assez apprécié ? La liberté humaine dont tout le monde est si fier est-elle toujours assez énergiquement dirigée par les premiers éducateurs, dans la famille même ?

Je souhaite à mon successeur de faire mieux et plus : ce lui sera facile d’y parvenir !

                                                                                                                                                      G.G

En la fĂŞte du Saint-Rosaire de la B. Vierge Marie  (7 Octobre 1940).

 

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